Walden ou la vie dans les bois - Henry David Thoreau

Publié le par Mivava

Quatrième de couverture :
41daqv6h1VL. SL500 AA300
Le temps n'est que la rivière où je m'en vais pêcher. Je bois son eau ; et tout en buvant, je vois le fond sablonneux et remarque comme il est peu profond. Son faible courant entraîne toutes choses, mais l'éternité demeure. J'aimerais boire plus profond ; pêcher dans le ciel, dont le fond caillouteux est semé d'étoiles. Je ne peux compter jusqu'à un. Je ne connais pas la première lettre de l'alphabet. J'ai toujours regretté de ne pas être aussi sage que le jour de ma naissance.


Mon avis :

Henry David Thoreau est un philosophe qui m’intéressait énormément de par ses convictions individualistes et anticonformistes et son lien avec Ralph Waldo Emerson, autre philosophe lui aussi. J’ai commencé par son ouvrage le plus célèbre : Walden ou la vie dans les bois grâce entre autre à l’extrait de la quatrième de couverture (voir juste au dessus) que je trouve magnifique.

C’est un ouvrage à lire dans la bibliographie de l’auteur puisqu’il relate une part majeure de sa vie et c’est bien en ça que je ne regrette pas d’avoir commencé par Walden car autrement je crois vraiment que ce n’était pas le bon choix. Dés les premières pages j’ai eu Rousseau qui m’est venu à l’esprit et ça, c’est plutôt très mauvais pour moi. Rousseau est un personnage que je n’aime pas du tout et qui m’est totalement antipathique, oui il y en a comme ça. Dans son permanent besoin de se justifier, se plaçant en victime persecutée alors qu’il est en fait un grand sage et tout le blabla, de façon compulsive. On dirait bien que la sagesse provoque une enflation des chevilles et il ne me plait pas du tout. Pendant la première moitié de l’ouvrage j’ai donc lutté (et c’était un véritable combat) pour chasser ce cher Rousseau de ma tête car je vois Thoreau dans ce même besoin de se justifier et d’autres choses qui ne m’ont pas plu. Alors je ne sais pas trop si c’est moi qui ai juste mal interprété et compris le caractère de l’auteur mais je l’ai trouvé assez orgueilleux et méprisant. Déjà il fait d’emblée et pendant tout l’ouvrage des jugements de valeur et ce sur tous ceux qu’il considère comme moins « élevés » et civilisés que lui, j’ai eu l’impression qu’il se plaçait comme un des seuls au monde à se poser des questions et qu’il en retirait une gloire folle.

Cela beaucoup gêné que ça transparaisse à ce point dans l’ouvrage d’autant que je m’attendais à un ouvrage qui me permette de remettre en question ma façon de penser, hors c’est chose très difficile à faire quand l’auteur n’en fait pas la démarche de son côté. Pour m’expliquer : je pense que beaucoup de personnes ont eu un à un moment ou un autre cet idéal de la solitude, du brusque abandon des règles de la société, « tout foutre en l’air » quoi, ceci dit cela apparait vite comme un idéal moral et de valeur mais pas vraiment de confort. Pas forcément facile d’être prêt à abandonner tout confort pour les valeurs, ça reste donc à l’état d’idéal. Mais en même temps … Bon voilà, ce n’était pas très clair dans ma tête et sans chercher de réponse, car je doute qu’il y ait un oui ou non définitif je me suis dit que lire l’expérience de l’auteur m’aiderait à éclaircir un tant soit peu mes idées. J’apprécie que l’auteur ne nous fasse pas le coup du « fais ce que je dis, pas ce que je fais » puisqu’il s’est réellement isolé plus de deux mois, dans les bois, à Walden ; le problème est juste qu’il ne nous livre pas vraiment son expérience. Je n’ai vu aucun questionnement dans son ouvrage puisque j’ai trouvé qu’il se plaçait presque en détenteur suprême de la vérité, Monsieur se contente de nous décrire sommairement noyé dans d’autres descriptions ses conditions de vie puisqu’il n’y a de toute façon rien à remettre en question. C’est comme ça que je l’ai perçu alors je peux me tromper mais ça m’a beaucoup gêné d’autant qu’on sent qu’il nous occulte beaucoup de choses et j’ai donc eu  beaucoup de mal à trouver son témoignage enrichissant.

De plus, je ne sais pas si la quatrième de couverture était là juste dans un but vendeur ou si c’est moi qui sui totalement passée à côté de la plaque mais je n’ai retrouvé pratiquement aucun passage comme celui de la quatrième de couverture. Alors je me dis que ces passages ont peut-être été noyés dans ce qui ne me plaisait pas et que je n’étais plus assez attentive mais moi qui m’attendait à de magnifiques descriptions un peu lyrique et à une vraie démarche philosophique avec ses questionnements de rigueur je suis un peu passée à côté de l’ouvrage. Et à la fois, Thoreau écrit d’une façon étonnement moderne si bien qu’en occultant quelques choses on pourrait aisément faire croire que Walden a été écrit très récemment et non en ses 1854. Ce n’est absolument pas ampoulé l’auteur raconte de façon simple son expérience comme s’il était en face de nous. J’ai franchement apprécié ce point car il ne fait pas de démonstration de style et cela renforce l’authenticité de son récit. Mon avis peut paraître très négatif et pourtant j’ai lu Walden sans déplaisir, je ne me suis pas ennuyé malgré qu’il ne se passe concrètement rien car on se laisse porter dans les descriptions de l’auteur, pas assez poétiques à mon goût mais très vivante. Je pense aussi que j’ai mal cerné le personnage (enfin l’auteur) et que cela m’a fait passer à côté de pas mal de choses et je pense donc que je vais m’acheter La Moëlle de la vie : 500 Aphorismes qui je l’espère me permettra de voir les passages que j’aurais pu manquer puisque c’est une « compilation » de la pensée de Thoreau en 500 extraits.

En somme un avis plus que mitigé et pourtant pas une lecture déplaisante, je pense plutôt essayer de me tourner vers les ouvrages plus politiques de l’auteur comme La désobéissance civile qui me passionneront plus et l’auteur aura je l’espère un vrai raisonnement car il faut bien remettre en question les autres et soi-même afin de dénoncer.

Publié dans Classiques

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