La confession d'un enfant du siècle - Alfred de Musset
Quatrième de couverture :
L'éclat flamboyant de l'Empire s'est éteint. Sous la Restauration, le destin de la France est sans grandeur, et toute une génération qui rêvait d'actes héroïques et de gloire militaire se trouve désemparée. Les jeunes hommes déçus et désespérés sombrent dans la débauche ou une mélancolie maladive. C'est le "mal du siècle", celui dont souffre Octave, qui nous livre ici ses confessions. Car Octave est, par excellence, un enfant du siècle : idéaliste désabusé, sentimental blessé, misanthrope affligé. Sa passion pour la jolie Brigitte ne peut les mener qu'au drame...
Mon avis :
Je ne m’étais jamais vraiment penchée sur ce classique avant de découvrir qu’un film allait en être adapté. C’est à cette occasion que j’ai découvert que ça pourrait drôlement me plaire et puis il m’a été donné à lire pour les cours à la rentrée alors ça me faisait une super bonne excuse pour l’acheter …
Mal de siècle, mélancolie, soif d’absolu, un joli extrait lu par ci et une citation sympa par là ça me parlait vraiment. Bien ravie que ce cher Octave nous change des bonnes femmes pleurnichardes et fichtrement agaçantes de ce merveilleux XIXème siècle. Au début, j’ai tout bonnement adoré ! J’ai cru que ça allait être un coup de cœur tant je me suis sentie emportée par la plume de Musset, tant j’ai trouvé que c’était magnifique (soif du lyrisme quand tu nous tiens). Bon le fait est que ça reste magnifiquement écrit, du début à la fin même si les passages qui m’ont le plus touchée sont ceux concernant le mal du siècle (au début donc, si vous suivez). On comprendra bien que mon intérêt s’est franchement étiolé à partir d’un certain moment, certain moment que je suis incapable de donner puisque je me suis rendu compte que je décrochais quand mon intérêt en avait déjà pris un bon coup. Octave pour lequel j’avais tant d’empathie a fini par m’agacer mais pas pour les raisons auxquelles on peut penser. Son amour et sa recherche passionnée du bonheur absolu ne m’a jamais lassée, au contraire, c’est ce qui m’a le plus émue dans ce roman, qui m’a le plus parlé et qui a maintenu mon lien avec le protagoniste.
Non. Le problème, c’est Brigitte. Et oui, encore la femme de l’histoire ! Octave était à la limite de la bonne femme pleurnicharde en fin de compte mais je lui pardonnais bien volontiers parce que j’arrivais à la comprendre ! Mais Brigitte … tellement agaçante. Ce qui m’a donc agacé c’est les jérémiades d’Octave pour cette femme, à laquelle je ne trouve définitivement aucun attrait. Veuve, d’accord, mais si déprimante ! Un vrai tue-l’ambiance n’est ce pas, sans cesse de mauvais poil et sans qu’on sache jamais vraiment concrètement pourquoi. Alors franchement … (Octave ! Tire-toi ! Elle est cruuuuche !) Bref. J’étais agacée. Et j’ai donc eu du mal à continuer à prêter attention au style de l’auteur et le livre a eu encore moins de portée sur moi. En plus, j’ai été clairement frustrée : Brigitte et sa mystérieuse maladie, le mystérieux Smith qui a lui aussi la mystérieuse maladie … N’y a-t-il pas un mot qui saute aux yeux ? MYSTERIEUX ! Et moi j’aime bien les choses mystérieuses. Alors quand l’auteur aurait franchement pu exploiter cette aspect là de l’histoire pour nous concocter une super ambiance, sombre à souhaite à la limite de ce fantastique de la réalité étrange … et qu’il n’en fait rien, je bous. Et la fiiiin … j’aurais envie de la traiter de facile (C’est Musset … On se permet ?) J’ai juste trouvé que ça allait à-contrario total de la soif d’absolu du héros ! De ce siècle passionne, ENTIER ! On a finalement une fin en demi-teinte, pas crédible et presque en queue de poisson. Pas chouette.
Je n’en garderais tout de même pas un mauvais souvenir mais j’irais clairement fouiner ailleurs pour les héros de l’absolu, du jusqu’au-boutisme, de la justice tout ça, tout ça. J’ai tout même envie de voir le film car l’esthétique de la bande annonce m’accroche bien et l’incongru trio Musset-Doherty-Gainsbourg a, je pense, le mérite d’être découvert.