Somewhere - Sofia Coppola
Synopsis Allociné :
Johnny Marco, auteur à la réputation sulfureuse vit à l'hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il va recevoir une visite inattendue : sa fille de 11 ans.
Mon avis :
J’ai vu Marie-Antoinette de Sofia Coppola et j’avais beaucoup aimé malgré quelques longueurs. Son nouveau film étant sorti cette semaine, je ne pouvais pas ne pas aller le voir. Au plus vite, si possible, je me suis donc précipité le week-end même de sa sortie.
Je préviens tout de suite, j’ai vu le film en VO sous-titré. Ne me demandez pas pourquoi mais mon cinéma a eu la lubie soudaine de diffuser Somewhere en VO. C’était donc le seul film qui n’était pas en VF de tous les films projetés. Mais, ma foi, pourquoi pas ? Personnellement, je préfère largement voir les films et les séries en version originale donc ça ne m’a pas posé de problème, bien au contraire. Je ne pourrais donc pas critiquer les super doublages français dont on n’a l’habitude (je sais que vous percevez l’ironie dans ma voix …). J’espère en tout cas que ce n’était pas un foirage complet de ce côté-là.
Maintenant, passons au film en lui-même. La patte de Sofia Coppola est vraiment imprimée sur le film pour mon plus grand plaisir. Le point fort de cette réalisatrice reste la photographie de ses films. Les images sont superbes, toujours avec ce sens des couleurs, cette sous-jacente poésie, chose pas évidente dans un film contemporain. Les cadrages et la lumière sont impeccables, on peut donc saluer le côté technique du film. Ensuite, certains (beaucoup même, je pense) verront dans ce film de nombreuses longueurs. Pour ma part, je n’ai pas vu ces passages comme des longueurs puisque j’adore l’esthétique de Sofia Coppola
Il n’empêche que le film est construit à partir de plans, souvent presque fixes assez lents, ce qui ne plaira pas à tout le monde, le tout à l’esthétique recherchée, où la musique est souvent présente et renforce ainsi le jeu des acteurs même si il a très peu de dialogues. Stephen Dorff et Elle Fanning font un duo en parfait osmose à l’écran. Les émotions passent, sans barrière et nous touche directement sans même qu’il y ait besoin de dialogues. Et là est surement la magie du film, on ressent une vraie spontanéité dans leur jeu, ce qui nous rend les scènes authentiques. La bande son donne un vrai plus au film et les scènes où la musique est présente sont vraiment mises en valeur. Ma préférée reste celle utilisée pour la bande-annonce : I’ll Try Anything Once de The Strokes présente dans le film dans la scène où Cléo et son père jouent au ping-pong.
S. Coppola aborde ici, tout d’abord, la relation père-fille ou ce qu’il en reste quand ce même père est souvent absent et ne participe pas à la vie de sa fille. Ici, on sent malgré tout que leur relation est particulièrement forte, vraie dans ce monde superficiel de la célébrité. Le père fait découvrir à sa fille ce milieu dont la plupart des gens auraient aimé faire partie, même seulement pour une journée. Tandis que sa fille le raccroche au « monde normal », à la réalité et lui apprend à ne pas vivre que pour lui-même. Sofia Coppola nous livre dans ces thèmes sa vision de la célébrité loin de l’image qu’en donne les magazines. Stephen Dorff joue le rôle de cet homme perdu dans ce milieu et ses obligations qui le dépassent, cet homme qui, au premier abord, à l’air entouré par une foule de connaissances et qui n’est finalement que complètement isolé mis à part sa fille.
Un film qui m’a émue, touchée et qui fait réfléchir à l’œil qu’on pose sur le milieu du show-business qui est finalement loin d’être si rose que la médiatisation laisse le penser. S. Coppola nous livre encore un très beau film tout aussi bien au niveau esthétique qu’émotionnel.