Nevrospiral - Patrick Olivier Meyer
Quatrième de couverture :
« Vous voyez cette pomme ? Elle est belle, hein ?
Bien ronde. Bien verte ?
- Une Granny Smith, il a dit.
- C’est ce que j’appelle un cerveau normal. »
J’ai mordu dedans à trois reprises, toujours du même côté, et la pomme s’est retrouvée endommagée. Une partie nickel et une autre bouffée, ravagée, plus très loin du trognon. « Ça, j’ai dit, c’est mon cerveau. »
Ian, Samuel, Anita, Richard. Comme les quatre couleurs d’une palette pop, entre blondeur et désespoir, rose fluo et noir total. Obsessionnels et délirants, euphoriques et tourmentés, ils tentent de trouver leur équilibre, un pied dans la vie, l'autre au-dessus du gouffre.
Mon avis :
Sûrement un des seuls romans de la rentrée littéraire que je lirais mais j’étais très intriguée par celui-ci. Premier roman d’un auteur français, un style de romans déjantés à l’américaine, pas banal quand même. L’auteur nous fait ici suivre 4 destins que tout sépare à priori, à priori …
C’est un roman spécial qui ne pourra pas plaire à tout le monde, j’ai moi-même un avis assez nuancé. Tout d’abord, l’écriture et le style de l’auteur sont très difficiles à apprivoiser et j’avoue être restée assez extérieure au roman, jusqu’au bout. Ce n’est pas vraiment romancé, c’est didactique, brut de décoffrage. L’auteur nous livre les faits sans s’encombrer d’insignifiances, droit au but. Les personnages ne sont pas particulièrement attachants et l’auteur ne fait rien pour attirer notre empathie. On voit les personnages évoluer, paumés dans un monde qui ne leur correspond pas, au service de leurs névroses. A certains moments on craint le pire, à la barrière, l’extrême limite de la folie. Et pourtant, j’ai lu ce roman avec un certain intérêt, l’auteur réussi à nous maintenir dans son univers, malgré qu’il ne se passe rien de particulier. Simplement les pensées de Ian, Samuel, Anita, Richard et des effets de ce mystérieux Nevrospiral … Un livre très particulier donc et dont je ne sais pas trop quoi dire. Je n’ai pas réussi à me plonger dans l’histoire mais j’ai aimé suivre le fil de la journée des protagonistes. Oui, car le roman a lieu sur une journée et est découpé en 3 parties : Matin, Midi, Soir. Il nous fait faire une incursion dans la vie des quatre personnages. On apprend à les découvrir en même temps qu’il se découvre eux-mêmes. En revanche, j’ai trouvé que l’humour présent sur la quatrième de couverture faisait un peu défaut et rendait le roman un peu plus indigeste que ce qu’il aurait pu être. Néanmoins, j’ai souris, ris franchement parfois mais pas autant que j’aurais voulu.
C’est donc un roman pas mal du tout pour un premier, un auteur à suivre car si son second roman est dans cette lignée avec, en prime, l’humour que j’attendais, l’excellence peut être au rendez-vous.