Les 7 églises - Milos Urban
Quatrième de couverture :
Jeune policier féru d'histoire médiévale, K est chargé de protéger une vieille dame. Mis à pied après qu'on l'a retrouvée morte, il est approché par l'étrange chevalier de Lübeck, personnage d'un autre temps qui veut rendre à Prague sa splendeur passée... Milos Urban, renouant ici avec la tradition du roman gothique, nous promène de cryptes en tours, des morts du présent à ceux du passé, à la découverte des secrets de la ville aux cent clochers.
Mon avis :
(N’a toujours pas trouvé le petit machin qui est sur le « s » du prénom de l’auteur, pourquoi on n’a pas de chapeau inversés sur nos claviers ? ça pourrait servir … à plein d’occasions...)Continuons sur la lancée polar ! C’est toujours à eux que je reviens en cas de coup de mou et la preuve que ça marche ! Les 480 pages de ce roman doivent faire plus que le nombre de pages lu le mois dernier … Alors c’est que ça m’a plu ?
J’ai passé un très bon moment, d’autant que j’avais peut d’être déçue en le commençant. La quatrième de couverture est un peu mon enfer personnifié de mon porte-monnaie : « histoire médiévale » ; « étrange chevalier » ; « Prague » ; « cryptes » et achèvement total : « roman gothique ». Je suis faible. Bon on ne se refait pas j’étais bien obligée de l’acheter et même si ça avait l’air bien prometteur ils ont vite fait de mettre du gothique partout et ça ne marche pas forcément. Pour ce qui est du côté gothique d’ailleurs, c’est un peu exagéré. Il y a ce fond d’ambiance roman noir dans les descriptions de Prague, de son architecture gothique mais il ne faut pas s’attendre à une scène mémorable en sous-terrain, cimetières ou château … Je vous le dis que les quatrièmes de couverture sont le mal. Hors de ça, l’intrigue est franchement prenante. J’avais lu ça et là des avis déplorant des longueurs, je ne les ai personnellement pas ressenties. C’est vrai qu’il y a pas mal de description et sans aucun doute plus de description que d’action mais je ne me suis jamais ennuyée et j’ai trouvé que c’était au contraire un point fort pour le roman. Cela contribue totalement à créer une ambiance assez sombre et surtout désuète. J’ai été totalement transportée à Prague alors que je n’y ai jamais été. C'est une ville d'un autre temps et l’auteur m’a totalement baladé avec lui et ses descriptions n’ont pas cassé le rythme car je les « oubliais » en lisant. Elles contribuaient juste à récréer dans ma tête les images, je m’y voyais.
C’est donc un polar où il faut laisser champ libre à l’auteur, nous emmener là où il le veut bien et je me suis sentie bercée pendant tout le roman (aucun rapport avec un éventuel pouvoir soporifique du roman, bien au contraire haha). Juste cette sorte de quiétude qui me prend parfois en lisant, quand on oublie qu’on lit, apaisé, et que les scènes vivent sous nos yeux. La description des églises et les scènes de « délire » de K m’ont totalement plu. En parlant de K, c’est un antihéros sympathique car on compatit pour lui mais qui aurait tout de même pu être rendu plus attachant car l’empathie qui le relie au lecteur est assez mince je trouve. Ceci-dit, bon point pour lui, il se fait appeler K, vous découvrirez pourquoi en lisant ce roman et ce détail nous fait franchement l’aimer parce merci beaucoup la littérature tchèque mais retenir les noms est un défi perpétuel hahaha ! Heureusement ça ne gêne pas la compréhension de l’histoire, disons qu’on les reconnait de loin m’enfin il ne faut pas me demander de vous en citer trop. Les autres personnages m’ont laissée perplexe, impossible pour le coup de reprocher à l’auteur un quelconque manichéisme. Et en parlant de perplexité la fin est particulièrement perturbante … voire carrément effrayante. Pour parler du contenant, le roman est parsemé de petites illustrations, vraiment pas en très grand nombre mais il y en a. Ca n’apporte pas un plus fou à l’histoire car ce sont des dessins très peu poussés mais qui du coup se calent bien avec l’intrigue (vous comprendrez si vous lisez …). Certains éléments restent flou une fois la dernière page refermée, pas de fin en queue de poisson et pourtant tout ne m’est pas totalement clair, mais c’est peut-être juste moi … N’excluons aucune possibilité.
En somme, un bon polar dont les pages se tournent bien vite même si l’auteur aurait pu rendre ses personnages plus attachants et aller plus loin dans le roman gothique, eh oui autant ne pas faire les choses à moitié. J’ai maintenant une furieuse envie d’aller à Prague, déjà que je louchais sur cette ville avant, ceci-dit la fin refroidit un peu. (Allez ! Sois pas bête c’est de la fiction espèce de nouille … Hum.)