Le projet Bleiberg - David S. Khara
Quatrième de couverture :
« Depuis hier, je ne suis plus aussi sûr d’avoir envie de crever, du moins, pas avant d’avoir tiré cette histoire au clair. Et en plus, j’ai de la monnaie à rendre. »
1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich. De nos jours.
États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l’armée. Son père, haut gradé de l’US Air Force, vient d’être assassiné. Aussitôt, la C.I.A. dépêche une pétillante recrue pour protéger le fils du défunt.
Au même moment, près de la base de Langley en Virginie, un agent du Mossad abat un espion à l’issue d’un interrogatoire musclé. Muni de nouvelles informations, il se rend vers son prochain objectif : un certain Jay Novacek.
Venue des heures les plus sombres de l’Histoire, une terrible machination se met en branle, menaçant l’humanité tout entière. N’est-il pas déjà trop tard pour l’arrêter ?
Mon avis :
Ca faisait vraiment un trèèèès long moment que je voulais lire cet ouvrage. Avec tous les avis positifs que j’avais pu lire sur la blogosphère et le lien historique si cher à mon cœur avec la Seconde Guerre mondiale, comment résister ? Tout bonnement impossible, n’est-ce pas ! Et pourtant …, au début j’étais assez dubitative et ça ne sera pas un coup de cœur comme ça a pu être le cas pour d’autres lecteurs.
Cela veut-il dire que je n’ai pas aimé ? Et bien non ! Définitivement non ! C’est là un excellent thriller que nous livre David Khara. Je disais que j’ai lu les premiers chapitres en étant dubitative. En effet, au début, j’étais loin d’être convaincue. J’ai complètement adoré le premier chapitre qui se passe en 1942 dans un camp de concentration, le ton est donné. Et puis après, le début de l’intrigue a peiné à me convaincre, je n’accrochais pas. Heureusement ça a été de très courte durée, je dirais qu’il m’a fallu une petite soixantaine de page pour être vraiment plongée dans l’histoire. En revanche, après, ça n’a été que du bonheur. Le roman est divisé en quatre parties, quatre parties pour … quatre jours. Car le roman ne s’étale que sur cette très courte période de quatre jours. Le dernier jour étant particulièrement intense puisqu’il compte, à lui seul, tout le dernier tiers du livre.
Passé ces quelques données très terre-à-terre et pas forcément complètement passionnantes, chaque partie est divisé en plusieurs chapitres, normal jusque là mais le premier et le dernier chapitre de chaque partie, chaque jour nous fait revenir dans le temps. Nous nous retrouvons lors de la Seconde Guerre mondiale comme vous avez du le comprendre à la lecture de la quatrième de couverture, en plein milieux des nazis et de leurs idéaux fous. J’ai adoré ces chapitres, je les ai trouvés particulièrement bien réussis. Evidemment, l’histoire actuelle de nos protagonistes est très étroitement liée à ces mystérieux évènements passée mais, comme d’habitude, je ne vous en dirais SURTOUT pas plus ! L’intrigue est vraiment très bien menée et, si l’auteur ne cherche pas à nous bluffer en nous baladant tout au long du roman puisque des éléments de réponse sont glissés au fur et à mesure, le suspense reste très bien maintenu. J’ai vraiment trouvé le tout particulièrement intéressant tant dans l’histoire se déroulant dans le passé que celle se déroulant de nos jours, elles sont, de toute façon, intimement mêlées.
Je me suis vraiment attachée à nos trois protagonistes : Jay, Eytan et Jackie, j’ai ressenti une très grande empathie pour eux. Ce sont des personnages vraiment très humains, leur faiblesses sont claires et leurs forces admirable et j’ai trouvé que l’auteur les avait très fouillé, ils sont très développés et loin des personnages en papier. Le roman est très crédible, au niveau des personnages qui nous apparaissent comme vraiment réels mais aussi au niveau de l’intrigue. On a vraiment envie de démêler la fiction de la réalité car les frontières sont admirablement bien floutées, on pourrait très facilement croire qu’un projet aussi dément aie été mis sur pieds à cette époque, après tout, ça s’inscrit bien dans la lignée des atrocités vraiment commises.
De plus, l’auteur glisse de l’humour tout au long du roman et les personnages possèdent ce cynisme qui m’est tant cher, ça donne un vrai piquant au roman et notre intérêt n’en est que plus fort. Je n’ai pas vu de longueurs et la fin m’a vraiment plu, c’est parfaitement ce que je voulais et, à noter tout de même, j’ai relevé pas moins de trois citations dans ce livre que j’ai inscrit dans mon petit carnet. Vous avez pu voir la première hier, deux autres suivront, si elles n’arrivent pas à vous convaincre, je ne sais pas ce que je peux faire de plus. La plume de David S. Khara est vraiment très plaisante à lire, rythmée comme il faut pour un polar mais ça reste vraiment bien écrit et j’ai ressenti toutes les émotions de plein fouet. Certains passages et les personnages m’ont vraiment touché. Je suis donc ravie d’avoir pu lire ce roman, je ne sais pas si c’est le meilleur polar de l’année comme il a pu être dit mais il figure très haut dans le classement, c’est certain.
En résumé, c’est là une excellente découverte, je pense que vous pouvez le voir à mon enthousiasme. A noter qu’une suite est à paraître en octobre 2011 : Le projet Shiro où l’on devrait retrouver Eytan. Je la lirais sans aucun doute et il faut également que je lise Les vestiges de l’aube qui est dans ma LAL depuis un bout de temps.