La ville enchantée - Mrs Oliphant
Quatrième de couverture :
" C'est plus qu'il n'en faut pour faire sortir les morts de leurs tombes ! "
Juillet 1875. Semur, paisible ville fortifiée de la Haute-Bourgogne, est le théâtre d'étranges phénomènes. Un beau matin, ses habitants sont chassés hors les murs par une force irrésistible, et, alors qu'ils s'efforcent de survivre dans la campagne environnante, voient leur cité animée par des présences d'une effroyable familiarité : leurs bien-aimés, leurs chers disparus, qui reprennent droit à la vie tant les vivants leur en semblent indignes.
Tour à tour, Martin Dupin, le maire de Semur, le comte de Bois-Sombre, un farouche conservateur, Paul Lecamus, un visionnaire rongé par le chagrin, et bien d'autres, témoignent et s'interrogent : qui est l'ordonnateur de ce retour des morts ? et que veulent-ils nous dire ?…
Mon avis :
La ville enchantée est un roman qui m’intriguait beaucoup de par sa couverture et son résumé. Une femme auteur que je ne connaissais pas du XIXème et une atmosphère qui semblait un peu gothique, il ne m’en fallait pas plus pour me dire que j’allais forcément adorer ce roman.
Je dois avouer, néanmoins, que j’ai été moins convaincue que je pensais l’être. Ce qui m’a le plus étonnée, c’est que ces mauvais côtés que je vais expliquer plus tard ne me sont apparus que très tardivement. J’ai vraiment aimé les deux premiers tiers du roman ! Le principal narrateur : le maire installe le décor, les personnages et réussi à créer avec son récit une ambiance plutôt réussie. Certes ce n’est pas palpitant et à la lecture de la quatrième de couverture on peut peut-être s’attendre à plus d’action mais je m’en suis vite accommodée. J’ai concentré mon attention sur la plume de l’auteur qui m’a beaucoup plu, agréablement désuète et, si elle n’est pas des plus complexes, demandant tout de même de l’attention si l’on veut éviter de devoir relire un paragraphe. On ne laisse donc pas son esprit vagabonder sous peine de ne pas tout comprendre et, pourtant, la plume du XIXème siècle me procure une langueur très agréable.
Très loin de l’ennui, c’est en fait un état où je suis détendue et concentrée à la fois. C’est une impression très personnelle dans le sens où je ne sais pas si d’autres ressente la même chose, mais l’auteur a réussit à m’emporter de cette façon là. Après, j’ai envie de dire que les choses se gâtent. Je ne peux vous situer le moment dans l’histoire où j’ai commencé à décrocher car je ne veux rien révéler mais disons que les défauts qui m’avaient parus moindre pendant le reste de ma lecture, ont occultés mon plaisir pendant le dernier tiers du roman. Un tiers c’est loin d’être la majorité du roman, d’autant plus que c’est vraiment au dernier chapitre que j’ai eu beaucoup de mal c’est pourquoi j’ai insisté sur mes impressions pendant le reste du roman. Malheureusement, ces dernières pages ont rendus mon avis final plutôt négatif. L’ennui s’est installé, j’avais du mal à suivre et certaines (petites) choses m’ont gâchées ma lecture.
Tout d’abord, j’ai été surprise par le rôle donné aux femmes dans le roman. Je sais qu’au XIXème elles étaient peu considérées mais là, l’auteur étant une femme j’ai trouvé qu’elle faisait beaucoup plus ressortir leurs faiblesses que leurs forces. Elles se vouent entièrement à la religion … ou à leurs maris (eux, franchement pas très croyants pour le coup), pas de réelle volonté personnelle mais plutôt une passivité consternante du début à la fin. J’avoue que ça m’a agacé mais en plus et c’est ce qui m’a achever, on a le droit à discours parfois moralisateur concernant la religion et un nombre qui m’as semblé incalculable de bondieuseries. J’ai trouvé que ces côtés négatifs étaient de plus en plus présents au fur et à mesure que les pages se tournaient et que ça ralentissant encore plus le rythme déjà lent du roman. De plus, la fin m’a plutôt déçue car … à vrai dire, je n’en vois pas vraiment.
Au final, c’est un peu du « tout ça pour ça » car, si j’ai passé un très agréable moment pendant les deux premiers tiers du roman le reste m’a semblé plutôt longuet. Cependant, je ne peux que conseiller ce livre aux curieux, ce n’est pas un indispensable mais ça reste plaisant à condition de savoir à quoi s’attendre.
Un grand merci aux éditions Rivière Blanche et à l’équipe de Bibliofolie qui m’ont permis de lire cet ouvrage.