L'égoïste romantique - Frédéric Beigbeder
Quatrième de couverture :
Cette histoire débute en l'an 2000. Oscar Dufresne a 34 ans. C'est un écrivain fictif, comme il y a des malades imaginaires. Il tient son journal dans la presse pour que sa vie devienne passionnante. Il est égoïste, lâche, cynique et obsédé sexuel -bref, un homme comme les autres.
Mon avis :
Beigbeder fait parti de ces auteurs victimes d’à-priori de la part de certains alors j’avais envie de tenter par moi-même pour me faire ma propre opinion. En plus, j’étais tombé sur un extrait qui avait achevé de me convaincre et cet extrait c’était de L’égoiste romantique !
J’avais lu des commentaires très négatifs sur ce livre mais j’ai bien fait de passer outre puisque j’ai adoré ! Certes, le roman pourrait en énerver plus d’un puisqu’il nous raconte les pérégrinations et lamentations d’un coureur de jupons mégalomane et ne sachant plus quoi faire de son argent. Dis comme ça et vu le contexte, clairement, ça ne donne pas une envie folle. Seulement, l’histoire s’efface complètement face au style de l’auteur. On ne peut pas dire que c’est de la littérature au sens propre du terme et pourtant j’ai trouvé le style excellent ! C’est truffé de petites phrases, aphorismes et passages géniaux ce qui fait que j’ai relevé un nombre de passage tout à fait extraordinaire pour les noter dans mon petit carnet ; je ne vous mens pas en vous disant qu’il y en a plus d’une vingtaine.
Autant dire que mon engouement a immédiatement été de taille au fur et à mesure que je relevais mes petites phrases, voire des pages entières. Frédéric Beigbeder propose ici une vraie critique de la société de consommation, du monde du show bise ou encore de la politique à certains moments. Ce récit semi-autobiographique, sous forme de journal, est truculent et bourré d’autodérision. Rien n’est à prendre au premier degré et ça fait ressortir à merveille nos travers, j’ai trouvé que c’était vraiment très « humain ». On a beau ne pas appartenir au même milieu que le protagoniste, j’ai eu une très grande empathie pour lui. Complètement cynique et désabusé, il y a malgré tout de petites percées de romantisme mais on ne tombe jamais dans le niais. Oscar Dufresne, le protagoniste, a beau se lamenter, c’est fait avec assez d’humour pour qu’il n’y ai pas de pathos. Certaines pages sont d’une superficialité et d’un snobisme sans pareil, mais là encore, ça n’enlève pas la profondeur de certains passages.
Je n’ai pas eu à déplorer de longueurs et pourtant il n’y a pas d’action à proprement dite. L’auteur réussit à nous emporter avec ses bons mots et nous offre une réflexion qui nous permet de nous amuser de nos petits travers. Ca se lit vite, c’est divertissant mais pas que ! Si je devais formuler un bémol, je le mettrais certainement sur les personnages secondaires que j’ai trouvé très fades. Là où Oscar nous parait si réel, les autres nous apparaissent clairement comme créés de toute pièces et pourtant je pense que l’auteur a du s’inspirer de son vécu pour les créer eux-aussi. Cependant, ça ne prend pas le pas sur le plaisir de lecture puisque ce n’est pas franchement gênant et ça n’en met que plus en valeur notre cher éternel insatisfait : Oscar Dufresne.
En somme, c’est un excellent moment de lecture avec ce roman mêlant la fiction avec une certaine réalité de l’auteur. A la fois désabusé ou parfois triste et drôle et plein de dérision mais toujours plein d’esprit ! C’est à présent certain que je lirais d’autres écrits de cet auteur !