Fight Club - Chuck Palahniuk
Quatrième de couverture :
Laisse-moi te parler de Tyler. Tyler dit : les choses que tu possèdes finissent toujours par te posséder. C'est seulement après avoir tout perdu que tu es libre de faire ce dont tu as envie. Le Fight Club t'offre cette liberté. Première règle du Fight Club : Tu ne parles pas du Fight Club. Deuxième règle du Fight Club : Tu ne parles bas du Fight Club. Tyler dit que chercher à s'améliorer, c'est rien que de la branlette. Tyler dit que l'autodestruction est sans doute la réponse. Métaphore acide et jubilatoire d'un monde au bord du chaos, perdu faute de révolution.
Mon avis :
Après avoir vu le Millenium de Fincher et totalement complètement adoré je me suis dit que j’étais maintenant obligée de voir Fight Club. C’est quand même cultissime, ça m’attire énormément et je ne pourrais jamais attendre le prochain volet de Millenium pour revoir Fincher à l’œuvre. Du coup, logique, j’ai voulu lire le roman avant, d’autant plus que Palahniuk était un auteur que je voulais découvrir.
Aussitôt acheté, aussitôt lu et pourtant il m’a fallu des semaines et des semaines pour tourner la dernière page. Ma première pensée en refermant le roman a été : je n’ai strictement rien pigé. Bon bien sûr c’est exagéré mais je ne sais pas si je l’ai lu dans de mauvaises conditions (oui les transports en commun n’offrent pas une possibilité de concentration maximale quand même) si le livre est confus ou si c’est moi qui suis carrément stupide. Les trois sont envisageables, c’est peut-être d’ailleurs les trois à la fois. Bon toujours est-il que je suis encore dans un flou total, d’où la raison de : ça fait à peu près deux mois qu’il me reste trois pages à lire et que je ne sais absolument pas comment je vais me dépatouiller à faire mon avis. Tout d’abord, je compte totalement voir le film et ensuite relire le livre car je me dis que je comprendrais bien mieux avec une relecture qui alliera des scènes visuelles.
Pour autant, je n’ai pas détesté loin de là. Je me sens juste un peu idiote. Je serais bien incapable de vous résumer l’histoire évidemment, à compter qu’il y en ait vraiment une. Le roman présente une sorte de philosophie aux accents nihilistes mêlée à un soupçon d’anarchisme …Rien n’a d’importance et surtout pas la vie. Tout est illusoire … (J’écris vraiment à tâtons car j’ai peur décrire quelque chose de totalement absurde ou contradictoire avec le livre … Traumatisée la blogueuse.) On a donc notre narrateur qui est un peu ce qu’on pourrait appeler un paumé de la vie. Victime de l’open-space, son travail l’ennui profondément et il se retrouve victime de la société totalement absurde dans laquelle nous vivons, sans plus vraiment de goût à rien. C’est donc une sorte de dénonciation de cette société au bord de l’implosion dans laquelle il n’y a plus d’individus … seulement des masses. En cela, évidemment, j’ai adoré et c’est pour ça que j’ai une réelle envie de comprendre !
On ne peut pas dire que les personnages soient réellement attachants, on reste relativement à distance d’eux. Malgré tout, je me suis quand même rattaché au narrateur même s’il m’a plusieurs fois tapé sur les nerfs par la passivité qui se dégage de lui dans certains passages. Autrement, les personnages de Tyler Durden et Marla sont, je trouve, très inaccessibles. A la fois, cela renforce leur côté insaisissable et accentue le flou dans lequel tout évolue. C’est souvent en sous-entendu mis à part pour le détail des combats alors je nageais un peu dans un univers qui parait à la fois si réaliste et si … déconnecté. Et cette impression de flou (je garde ce terme parce qu’il est très approprié) est vraiment rattachable à ce que peut ressentir l’individu face à cette société dont je parlais plus haut.
L’écriture est bien loin de quelconques fioritures, c’est direct et brut ! Cela convient parfaitement et il n’en aurait pas pu être autrement pour un roman tel que celui-ci. La construction psychologique des personnages est franchement intéressante. Notre narrateur plonge peu à peu dans une espèce de folie qui entraîne le réel à la si mince frontière d’où l’on distingue absolument plus le vrai de ce qui ne l’est pas. Ils sont admirablement bien inscrits dans le roman, leur présence semble réellement « naturelle ». La scène de la rencontre avec Tyler m’a franchement marqué ! Il y a une telle puissance symbolique … cette recherche de la perfection et le réalisme presque fataliste qui s’ensuit … Cette scène qui aurait surement été comme toutes les autres pour certains m’a totalement enthousiasmé ! Je suis bien impatiente de voir comment Fincher l’a retraduite dans le film. Fight Club est donc une sorte d’O.V.N.I, plutôt complexe et dont la lecture entre les lignes doit relever un millier de petites richesses et symboles cachés.
En conclusion, un avis en demi-teinte puisque je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé. Cependant j’aurais aussi du mal à vous raconter que j’ai adoré puisque j’ai l’impression d’avoir raté tellement de choses … Je compte donc sur l’adaptation et une relecture pour éclairer quelque peu ma lanterne et j’espère que, en comprenant profondément le message de l’auteur, je réussirais à retrouver la magie de la scène de la rencontre dans tout le reste du roman.