Daphné disparue - José Carlos Somoza
Quatrième de couverture :
« Je suis tombée amoureux d’une inconnue ». C’est par cette phrase que tout commence pour Juan Cabo, écrivain à succès devenu amnésique après un accident de la route. C’est aussi la première phrase d’un court paragraphe qu’il a écrit quelques heures avant l’accident. Mais qui est cette femme ? Créature ou création ? L’enquête qui s’ensuit pour retrouver la belle inconnue constitue une véritable odyssée. Tous les paradigmes liés à la création littéraire sont incarnés par des personnages ou des situations tout aussi paradoxaux qu’absurdes. Depuis la salle d’un restaurant madrilène où les habitués ont chacun un manuscrit en cours, le labyrinthe se déploie qui place l’écrivain devant un éditeur aveugle et excentrique, un détective privé dont le seul champ d’activité est la littérature ou un troublant mannequin, répondant au nom de Muse, qui loue son corps aux écrivains en mal d’inspiration, adoptant pendant quelques heures les attitudes ou postures qu’ils n’arrivent pas à décrire par la seule force de leur imagination. Dans un troublant dédoublement de la réalité, avec Les Métamorphoses d’Ovide en toile de fond, les personnages, qui suivent une transformation contraire à celle que dépeint le poète, finissent par trouver leur auteur. Grand instigateur de toutes les métamorphoses, l’écrivain en vient à posséder le pouvoir des anciens dieux de l’Olympe. Comme dans tous ses romans J.C. Somoza excelle à brouiller les pistes mais ici protagonistes et lecteur ont un point commun : ils ne disposent que du texte pour résoudre toutes les énigmes. Seul l’écrit fait foi … Daphné disparue est un roman ludique et inventif qui met en lumière les arcanes de la création.
Mon avis :
Alors déjà, c’est bien connu les livres édités chez Actes Sud ont, bien souvent, des couvertures magnifiques et celui-ci ne fait pas exception. Outre la couverture, le résumé me tentait pas commun et prometteur. L’auteur me plaisait car j’ai La clé de l’abîme également dans ma LAL.
Je commence donc mon livre dans un bon état d’esprit et déjà, au bout de quelques lignes, j’ai adoré l’écriture : définition même de la littérature sans être lourde et l’auteur se paye même le luxe d’y mettre un peu d’humour auquel on sourit de bon cœur. Juan Cabo nous apparaît de suite comme un personnage sympathique et on est emportés dans le roman grâce à de plaisantes descriptions qui ne ralentissent pas l’histoire. Dans ce livre, il n’y a rien à jeter, le jeu de piste de notre écrivain Juan ne comporte pas de longueurs et je n’ai sauté aucun passage. L’intrigue est aussi très bien conçue et le suspens est ménagé jusqu’au bout.
Un grand roman qui m’a fait passer de très bons moments de lecture. Je suis complètement enthousiaste et on frôle le coup de cœur, mais peut-être qu’il sera au rendez-vous avec La clé de l’abîme car il sera lu, assurément.