L'Arcamonde, T.4 : La pendule endormie - Hervé Picart
Quatrième de couverture :
Etrange horloge que celle-là, dont le cadran ne comporte que des fleurs, qu'on ne peut remonter et qui compte onze heures au lieu de douze... Bogaert réalise bientôt qu'elle est l'instrument d'une expérience aberrante tentée au coeur des Ardennes par un vicomte illuminé du siècle de Voltaire. Un étouffant huis-clos où le temps perd sa mesure et la raison ses limites. Les moins impressionnables s'aventureront à lire cette angoissante enquête la prochaine nuit de changement d'heure, quand le temps se dérègle au fin fond des ténèbres...
Mon avis :
J’ai, encore une fois, eu le grand plaisir de me plonger dans la délicieuse ambiance de L’Arcamonde et on peut dire que je savoure toujours autant chaque page au bout de ce quatrième tome. Nous revoilà dans cet univers où le temps parait en pause et là, on peut dire que le temps va se détraquer pour de bon.
Nous revoilà devant une nouvelle énigme toute aussi intrigante que les précédentes. Notre cher Bogaert acquiert une pendule à l’aspect tout d’abord inutile, purement décoratif. Enfin, pas pour notre antiquaire évidemment qui veut lui percer les plus infimes mystères de cet appareil et l’on voit au premier coup d’œil que cette pendule recèle de nombreuses choses à dévoiler. Ce tome est un peu plus sombre que ses prédécesseurs mais aussi plus réel. J’ai trouvé que l’intrigue était beaucoup palpable comme si ça pouvait arriver à chacun de nous et j’ai donc été encore plus emportée dans le récit. Cette mystérieuse pendule intrigue de plus en plus au fur et à mesure que des bribes de solution sont révélées. Nous remontons à nouveau le temps, au XVIIIème siècle cette fois et ce petit charme désuet présent tout au long des tomes donne encore ici toute sa saveur au roman.
Cette impression d’être hors-temps que j’ai surement relevé dans mes autres avis est ici accentué par les fragments du journal d’un drôle d’homme du XVIIIème siècle ainsi que par l’expérience à laquelle vont se livrer Bogaert et sa charmante assistante Lauren. La relation entre eux deux va d’ailleurs franchement évoluer. La relation complètement amicale des autres tomes se mue petit à petit en un autre chose de plus en plus ambigu et ce, même aux yeux de nos deux protagonistes. Cependant l’antiquaire n’oublie pas pour autant son aimée Laura disparue depuis plusieurs années et qui ne laisse depuis aucun signe de vie. Cette autre enquête parallèle et fil rouge de la série évolue elle aussi et fait un grand bond alors qu’elle stagnait et n’avais pas du tout avancé au dernier tome. Les passages où Bogaert évoque Laura m’ont émue, on sent que la relation qu’il entretenait avec elle était très forte et c’est très touchant.
Lauren ne se dévoile par contre pas plus que d’habitude même si son attitude nous fait nous poser de plus en plus de questions. L’intrigue est toujours aussi passionnante et palpitante et j’ai été totalement embarquée et envoûtée par la plume pleine de charme d’Hervé Picart et la merveilleuse ambiance qu’il a créée. J’avoue que je ne tarie pas d’éloges sur cette série car c’est un petit O.V.N.I littéraire qui me remplit à chaque fois d’une avide curiosité. J’ai comme l’impression de me plonger dans les mystères des siècles passés et c’est une sensation délectable. Se plonger dans un autre temps avec autant de finesse et de raffinement, le tout avec une intrigue pleine de rebondissements, de suspense et de mystères … Un vrai plaisir littéraire.
Encore un excellent tome à l’image du reste de la série. La qualité ne baisse pas au fur et à mesure que l’on avance, bien au contraire et, chaque fois qu’un mystère se dénoue, plein de nouvelles questions nous emplissent la tête. Inutile de vous dire au vu de mon avis que je lirais bien évidemment la suite : La lampe de Providence parue en novembre 2010.